Est-ce possible de changer de façon durable ? Suffit-il d’en prendre la décision ?
L’explorateur Mike Horn, connu pour ses expéditions dans des conditions extrêmes, a publié l’autre jour une petite séquence vidéo où on le voit poser le pied sur un iceberg sortant à peine de la surface de l’eau, ce qui laisse penser qu’il a une grande partie enfouie sous celle-ci, normalement environ 90% de sa masse. Mais voilà, que malgré ses précautions, l’iceberg se retourne soudainement sur Horn, le faisant basculer dans les eaux. Heureusement, les vagues ne l’ont pas aspiré sous la masse de glace mais l’ont éloigné de celle-ci. Cette séquence nous suggère de ne pas nous attacher aux apparences qui peuvent être très trompeuses… Les apparences inoffensives des icebergs ont en effet trompé beaucoup de gens, la méprise plus connue étant celle qui est à l’origine de la catastrophe du Titanic. Il s’agit de se méfier des apparences et d’essayer de comprendre plus avant la constitution de cette création imposante. De même, les changements durables dans nos vies ressemblent à des icebergs. Ce ne sont pas les apparences qui permettent de confirmer un changement. Il y a plus que cela… Comment alors appréhender les différentes facettes d’un changement durable ? Pour alimenter nos réflexions, je propose de considérer trois aspects de notre personne :
1. Le comportement
C’est ce qu’on voit de l’extérieur, comme nos actes, nos paroles, nos réactions émotionnelles, etc. C’est la partie visible de l’iceberg. C’est une partie importante qui dénote pas forcément de ce qu’il y a en dessous, mais l’extériorisation est importante. D’ailleurs, Jésus nous appelle à porter du fruit comme nous pouvons le lire en Jean 15.16 : « … je vous ai établis afin que vous alliez, que vous portiez du fruit et que votre fruit demeure ».
2. L’attitude profonde
Ce sont nos valeurs de base, notre façon de raisonner et de penser, le discernement, nos valeurs et buts. C’est ce qui organise, conduit et pèse nos actes. C’est la partie immergée de l’iceberg. On est invité par Dieu, comme le dit l’apôtre Paul en Éphésiens 4.23, « … à [nous] laisser renouveler par l’Esprit dans notre intelligence » ou comme le dit aussi Romains 12.2 : « … soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence ». Même si on parle d’attitude profonde, c’est notre intelligence qui fait la part des choses et qui va être renouvelée par l’Esprit de Dieu ou par nos propres pensées. À nous le choix ! Et ce sont ces pensées qui éclairent alors ce troisième pan de notre personne ou en reçoivent des impulsions.
3. Le cœur
C’est le centre de la personne comme le dit bien la Bible en Proverbes 4.23 : « … de lui jaillissent les sources de la vie ». D’ailleurs, Dieu seul est à même de le connaître vraiment. L’homme n’arrive pas à connaître son propre cœur. Mais nous avons cette promesse divine en Ézéchiel 11.19-20 : « Je leur donnerai un seul cœur [un cœur entier, qui ne soit pas partagé]… Ainsi ils pourront suivre mes prescriptions, garder et respecter mes règles. » La nouvelle création qu’est le chrétien, si nous avons mis notre confiance en Jésus, englobe le cœur et l’attitude profonde (notre intelligence). Il y a le « déjà », c’est-à-dire une nouvelle créature par principe, et le « pas encore », c’est-à-dire la réalité de vivre en tant que nouvelle créature. C’est un grand écart, mais qui doit diminuer.
Le chemin du changement durable commence par le cœur, qui va changer l’attitude profonde. Mais notre attitude profonde (l’intelligence) peut aussi éclairer le cœur. Il y a une sorte de va-et-vient entre le cœur et l’attitude, qui va se décliner dans notre comportement. Je suis conscient que cela est un peu compliqué, mais cela nous pousse à réfléchir et à réaliser que l’être humain est complexe et que les changements s’opèrent souvent dans l’ombre.
À vous !
De quels changements durables avez-vous été témoin dans votre vie? Qu’avez-vous découvert en réfléchissant à la façon dont ils se sont produits ?