Mon propos vaut-il la peine d’être écouté ? Comment le rendre attractif ?
Quand j’étais apprenti ébéniste, on passait quelques semaines par an à l’école professionnelle où l’on faisait des stages pratiques, alors que le reste du temps se passait dans l’entreprise formatrice. Je me souviens que, lors d’un de ces stages pratiques, on avait un samedi « Portes ouvertes » où les familles et amis pouvaient venir voir ce que l’on faisait. J’aimais beaucoup travailler le bois et c’était une joie de pouvoir montrer aux autres la beauté de ce métier. Cependant, au fil de cette journée, alors que j’étais proche de la fin de mon travail méticuleux, j’ai fait une grosse erreur et cela se voyait vraiment dans la fabrication de l’objet… Comme j’étais au bord des larmes, ne sachant plus comment récupérer la situation, je me souviens que mon maître d’apprentissage s’est gentiment approché et, avec calme et douceur, il m’a encouragé en me conseillant un moyen de récupérer mon erreur. Mieux encore, il a lui-même pris l’objet, s’est muni d’un ou deux outils, et m’a montré comment faire sans cesser de m’encourager, et quasiment sans mentionner la lourde bourde que j’avais commise.
Cette expérience est restée gravée en moi, et elle a même été un catalyseur qui m’a donné ce qu’il fallait pour terminer premier de ma section quelque temps plus tard. C’est avec reconnaissance et admiration que je me souviens de ce maître d’apprentissage attentionné et encourageant.
Voilà donc la 5e question à se poser pour communiquer avec pertinence :
Comment communiquer de façon encourageante ?
Chacun souffre quelque part. Nous avons tous besoin d’affirmation et d’encouragement. C’est ce qui faisait que Jésus attirait de grandes foules. Il faisait ressortir le meilleur chez les auditeurs, il élevait les gens, il ne les rabaissait pas.
Jésus a réservé ses critiques les plus acerbes aux pharisiens pour condamner leur légalisme et la façon dont ils rabaissaient les non-croyants.
Voilà donc la clé pour encourager les gens au changement : ne pas dire les choses telles qu’elles sont, mais telles qu’elles peuvent devenir.
Lorsqu’on met sous mes yeux le potentiel que j’ai de devenir un père formidable, un homme aimé par sa femme et respecté par les gens de son entourage, cela me motive. Cela suscite en moi de la foi, qui va me permettre d’entrer dans un processus de changement durable.
Nous devrions commencer et terminer notre message en encourageant nos auditeurs. Dans notre introduction, il faut les encourager à croire qu’ils peuvent changer, et dans notre conclusion, nous les encourageons à s’engager à changer.
- Établir une relation avec nos auditeurs
C’est notre premier objectif. Avant de pouvoir obtenir une réaction de leur part, nous devons nous identifier à eux, établir un rapport, une relation avec eux. La relation devance la réaction.
- Capter l’attention
Nous cherchons à susciter la curiosité. Nous voulons stimuler leur appétit. Les 3 premières minutes sont décisives, ou bien ils accrochent ou bien ils décrochent. Nous voulons emmener les esprits et les émotions avec nous. - Introduire le but du message
Si le message est un pont, l’introduction est un petit pont pour passer sur le grand pont. Nous précisons donc l’objectif tout au début. - Répondre à la question : « Pourquoi devrais-je écouter ? »
Une bonne introduction a deux caractéristiques : la brièveté et la variété. La brièveté : elle ne traîne pas – une erreur que nous commettons souvent. On ne perd pas un temps précieux. La variété : ne commençons jamais de la même façon, comme si nous accomplissions un petit rituel. Parfois, on peut commencer par une citation, d’autres fois, par une question, une affirmation surprenante, une petite histoire drôle, ou une illustration à partir d’un objet. Il y a de nombreuses possibilités.
J’aimerais encore mentionner 3 choses à éviter lors d’une introduction lorsqu’on s’adresse à un public :
- Des salutations élaborées. N’utilisons pas notre introduction pour répondre aux présentations. Ne perdons pas de temps à essayer de gagner des points dans le concours d’introductions.
- Des excuses préliminaires. Ne jamais commencer un message par « Je suis désolé ! Je n’ai pas eu beaucoup de temps pour préparer ! » Les auditeurs pensent alors : « Ça ne fait rien. Nous n’avons pas le temps d’écouter ! »
- Un humour totalement en décalage avec ce qui va suivre. Une des pires choses à faire, c’est de raconter une blague qui n’a rien à voir avec notre message. Ce sont les amateurs qui font de telles choses.
L’introduction devrait toujours être en lien avec l’objectif du message
À vous !
Vous posez-vous cette 5e question avant de vous adresser à votre auditoire ? Qu’avez-vous découvert ?